Le Mozambique pourrait faire face à une interdiction sur le commerce des produits de la faune après avoir échoué à respecter un délai d’un an à soumettre un rapport à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), décrivant d’urgence des mesures pour enrayer l’aggravation de la crise de braconnage des rhinocéros.
En Mars l’année dernière, le Mozambique et le Vietnam, les pays reconnus par la CITES comme étant les pires au monde dans le commerce illégal de la corne de rhinocéros, ont reçu la date limite du 31 Janvier 2014 pour soumettre les rapports à un groupe de travail du CITES qui comprend des poids lourds de la conservation telles que le WWF (Fonds Mondial pour la Nature).
« Le Vietnam a réalisé ce rapport et le groupe de travail est en train d’évaluer le bien-fondé de ce qu’ils ont fait et ce qu’ils doivent faire. »
« Le Mozambique n’a pas répondu et le groupe de travail devra décider comment il va réagir à cela », a indiqué Colman O Criodain, analyste de la politique commerciale de la faune internationale pour le WWF.
O Criodain a annoncé que le WWF n’était pas au courant de toute action concrète mise en place par le Mozambique pour traiter le braconnage de rhinocéros.
O Criodain a ajouté que le groupe de travail aurait la possibilité de recommander des sanctions pour arrêter le commerce des espèces inscrites à la CITES avec le Mozambique, une décision qui sera probablement prise à la prochaine réunion du comité permanent du CITES en Juillet .
« Cela va certainement avoir un impact sur la chasse aux trophées du tourisme du Mozambique et sur leurs exportations de peaux de reptiles » a déclaré O Criodain .
On estime que 90 % des rhinocéros braconnés dans le parc national Kruger (KNP) en Afrique du Sud sont tués par des insurgés entrant dans le parc à travers la clôture de la frontière longue 356 km avec le Mozambique.
Le Dr Freek Venter, responsable de la conservation du parc Kruger a déclaré que le traité du Grand parc transfrontalier du Limpopo signé par les gouvernements du Mozambique et d’Afrique du Sud en 2002 était un accord qui ne fonctionnait pas bien.
« Les autorités mozambicaines ne prennent pas la question au sérieux comme nous et ils n’ont pas assez de ressources » .
D’après le Dr Freek Venter : » Les braconniers sont le moteur de l’économie de ces villages. Ils apportent la prospérité à ces régions dans un pays très pauvre et donc naturellement villageois ne veulent pas qu’ils arrêtent de ramener des cornes « .
Les lois anti-braconnage au Mozambique sont laxistes et les braconniers ont été relativement à l’abri des poursuites une fois rentré dans le pays.
Le Braconnage de rhinocéros au Mozambique est considéré plus comme un délit et est souvent passible seulement d’une amende. Les braconniers peuvent obtenir plus d’ennuis pour port d’armes illégales que pour l’utilisation de ces armes à feu pour tuer des rhinocéros .
Au moins 172 rhinocéros ont été braconnés pour leurs cornes en Afrique du Sud depuis le début de 2014, 14 de plus qu’à la même période de l’an dernier .
L’an dernier, un record de 1 004 rhinocéros ont été tués en Afrique du Sud, 606 qui ont été braconnés dans le parc Kruger .
Source : conservationaction.co.za